Les conséquences varient beaucoup selon l’option que vous prenez pour retirer votre 2e pilier
Vous achetez un logement principal
Le versement anticipé du 2e pilier entraîne obligatoirement une baisse des prestations plus ou moins importante selon le plan de prévoyance adopté par l’employeur. L’Institution de prévoyance doit vous faire parvenir une comparaison des prestations avant et après le prélèvement et attirer votre attention sur la baisse des prestations. Toutes les prestations (invalidité, décès et retraite) sont considérablement diminuées dans un plan avec primauté de cotisations; celle-ci étant directement reliées aux cotisations passées et futures. Dans un plan avec primauté de prestations, les prestations en cas de décès et d’invalidité restent la plupart du temps inchangées. Pour la retraite, vous repartez de zéro si vous avez tout prélevé.
Notre conseil: bien repérer les baisses de prestations (surtout décès et invalidité) et les compléter par une prévoyance individuelle.
Attention:
- Dans votre budget, prévoyez des fonds propres suffisants pour payer l’impôt et les frais de notaire. En effet, la totalité du 2e pilier doit être consacré au logement.
- Sachez aussi qu’en cas de vente de votre logement, vous devrez rembourser votre 2e pilier un peu comme si l’Institution de prévoyance vous avait prêté cet argent. L’impôt vous sera remboursé.
Depuis janvier 2006, en cas de rachats de cotisations, vous devrez commencer par rembourser votre prélèvement du 2e pilier avant que ces rachats deviennent déductibles fiscalement.
Vous devenez indépendant
Vous n’aurez donc plus aucune prestation du 2e pilier. Si vous ne faîtes rien de votre côté, vous n’aurez plus que l’AVS et l’AI, donc une lacune de prévoyance abyssale ! Vous sortez du troupeau bien gardé et protégé des salariés. Une belle liberté assortie d’une grande responsabilité individuelle (surtout si vous avez des charges de famille).
Notre conseil: affiliez-vous facultativement à un 2e pilier ou mettez en place une prévoyance individuelle (perte de gain maladie et accident et un 3e pilier lié 3a) qui couvre d’abord le risque invalidité, puis le décès (si conjoint ou famille) et dans la mesure de vos ressources la retraite.
Attention: Sachez qu’à prestations égales avec un salarié, vous paierez davantage de primes en étant indépendant (plus de participation de l’employeur et le risque coûte plus cher dans les assurances individuelles que dans les assurances collectives).
Vous quittez la Suisse
Là aussi, vous n’aurez plus aucune prestation du 2e pilier. Les cotisations AVS déjà versées donneront droits à des prestations réduites à la retraite.
Notre conseil: Selon que vous serez ou pas salarié dans votre nouveau pays de domicile, cherchez à vous reconstituer une prévoyance sur place. Prenez contact avec la Caisse de compensation suisse en vue de payer des cotisations AVS (si c’est possible) pour éviter d’avoir des années manquantes et une rente vieillesse fortement diminuée.
Attention: Vous n’avez plus le droit de rester dans l’assurance maladie (LAMAL et complémentaires). Vous devrez vous assurer sur place ou prendre contact avec votre caisse pour des couvertures spéciales.
Vous prenez votre retraite
Vous hésitez entre prendre la rente vieillesse ou le capital du 2e pilier. Est-ce possible de tout prendre ou seulement une partie ?
Notre conseil: Consultez impérativement le règlement de votre fondation pour connaître le délai pour prendre l’option capital.
Attention: Récupérer SES sous, c’est certainement agréable. Que ferez-vous de ce capital en sachant que vous n’aurez plus que votre rente AVS comme revenu régulier ? Rappelez-vous: on mange tous les jours et on doit payer ses factures tous les mois. N’avoir qu’une rente AVS ne suffit généralement pas à faire face aux besoins courants. Vous devrez mordre sur votre capital. Que ferez-vous quand il sera épuisé ?