Le 2e pilier est le faux jumeau de l’AVS !
L’AVS, le système étatique a été mis en place en 1948, le système des 3 piliers a été choisi par le peuple en votation en 1972, mais ce n’est qu’en 1985 que le 2e pilier a vu le jour avec son petit frère le 3e pilier. C’est ce que l’on appelle le système des 3 piliers, assez unique dans le monde.
L’AVS concerne tout le monde
L’AVS assure toutes les personnes résidant ou travaillant en Suisse. On peut donc dire que tout le monde est concerné par l’AVS. Même un résident suisse qui n’a pas d’activité lucrative y est affilié. L’AVS est un système englobant et généralisé.
Mais il ne suffisait pas. Une personne ayant une activité lucrative a davantage de revenus qu’une autre sans activité et à la retraite ou en cas de décès ou d’invalidité les rentes servies par l’AVS ne permettaient pas de maintenir le niveau de vie antérieur.
Le 2e pilier ne concerne qu’une certaine classe: les salariés
En 1972, le peuple avait le choix entre un renforcement de l’AVS pour les personnes avec activités lucratives ou partir avec un modèle plus souple et libéral, mais surtout moins cher ! Le peuple suisse, toujours un peu méfiant quand il s’agit d’accorder plus de pouvoir à l’Etat par son système étatique de l’AVS et attentif à ce que cette prévoyance professionnelle soit la moins onéreuse possible choisit le système des 3 piliers. C’est ainsi que le 2e pilier est né … et que la complication a fait son apparition.
Le 2e pilier, un complément à l’AVS
Le 2e pilier est donc un complément à l’AVS pour les personnes ayant une activité lucrative, une sorte de faux jumeau né 37 ans après son grand frère. Entre l’AVS et le 2e pilier, le but est de maintenir le niveau de vie en cas d’invalidité, de décès ou à la retraite à hauteur de 60%.
L’AVS et le 2e pilier, deux systèmes au fonctionnement très différent
Un financement différent
L’AVS est financé à hauteur de 80% environ par les cotisations et pour le reste par la Confédération qui puise dans son fonds alimenté par le impôts, la TVA, les taxes sur le tabac, les spiritueux et les jeux. Le 2e pilier est financé uniquement par les cotisations.
Des principes différents
L’AVS est basé sur le principe de la solidarité entre les personnes et les générations. Une personne sans activité lucrative durant toute son existence touchera par exemple une rente à la retraite parce qu’elle est mariée à un conjoint qui lui a cotisé. Un salarié gagnant un revenu très élevé aura une rente de vieillesse plafonnée. Le surcroît de ses cotisations reste dans le fonds commun. Les cotisations des salariés de l’année en cours permettent de servir des rentes aux retraités, aux invalides et aux survivants. L’AVS est un système de distribution basé sur la solidarité.
Le 2e pilier est d’abord un système de capitalisation avec une dimension de solidarité. Capitalisation pour une épargne accumulée par les cotisations et assurance, donc un système solidaire, pour les prestations en cas d’invalidité et de décès. Mais voilà, c’est là que les choses se compliquent.
Quand la solidarité vient semer la complication
Il arrive que le capital accumulé par un assuré reste dans la fondation de prévoyance pour servir des prestations à d’autres. C’est par exemple le cas dans la loi pour un célibataire sans enfant qui décède: pas de rentes de survivant et son capital accumulé ne revient pas à ses héritiers. Mais aussi une veuve ou un veuf de moins de 45 ans et sans enfant dont le mariage a duré moins de 5 ans.
Pour beaucoup d’assurés, le capital du 2e pilier c’est leurs sous et ils désireraient en faire ce qu’ils veulent. Ces diverses dispositions, qui ont introduit de la solidarité et parfois les empêchent d’en disposer librement, créent de la méfiance et un sentiment inconscient qu’ils pourraient être lésés à l’avenir.
L’AVS est le grand frère adoré du peuple, le 2e pilier, le faux frère jumeau qui ne pose que des problèmes !